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QUELques textes

rédigés dans le cadre des cercles d'auteurs

Ces textes ont été rédigés au cours

d'ateliers d'écriture effectués au printemps 2020,

par des enseignants et intervenants dans le milieu éducatif.

Bleu ciel

par Gabrielle Hébert

 

Une perception floue

On aurait pu croire en une bulle vaste

Une querelle aux allures de miel

À travers cette aquarelle

J’admirais l’extérieur se mouvoir

Dans des tons sarcelle et crème

Telle une vague gracieuse

Dans un vif tournoiement

Je suis allée y jouer

Et

J’ai pris conscience de la brise

En un souffle plein

Puis un vide

Effluves printaniers

Humeurs florales à humer

Baignade insouciante

Où j’ai virevolté légèrement

Le temps d’une promenade à vélo

Par Josée Legal

 

Avec l’encre blanche, j’écris les mots indélébiles sur la peau mate

des gens qui veulent se souvenir de leur existence au plus profond de leur être

ou j’efface les erreurs du passé d’une façon ironique par rapport

aux couleurs réelles.

Avec l’encre rose, j’écris des petits mots d’amour

dans les boites à lunch des enfants.

Avec l’encre verte, j’écris l’ambiance mystérieuse d’une brume se levant

dans une forêt qui laisse au pied des grands pins la rosée matinale.

Avec l’encre orange, j’écris la chaleur perçant les rideaux d’un matin réconfortant dont la brise chaude chatouille mon bout de nez.

Avec l’encre noire, j’écris les documents officiels, les communications, les notes, les notes de musiques, les esquisses de dessins et ma signature.

Avec l’encre taupe, j’écris à mes parents des mots de réconforts en déguisant mes messages d’amour par des inquiétudes et des conseils.

Debout sur ma chaise

par Liliane Lapointe

Ce jour-là, j’étais debout sur une chaise

 

Je voyais le monde de haut

 

J’étais grande

 

Les poils de ma nuque se tendaient vers le ciel

 

Les mains moites

 

 

 

Je suis perchée à la fenêtre du troisième étage

 

J’expire en laissant des traces sur le verre glacé.

 

Les ronds multicolores dans la buée englobent mes yeux

Ça me fascine

 

 

Les gens ont froid, dehors.

Pas moi.

Les gens sont petits, dehors.

Je suis grande.

 

La chaleur de mon chandail de laine

De ma mère

Du ragoût de bœuf

 

Le ronronnement dans mes oreilles

Le ronronnement de l’aspirateur

Mon père passe l’aspirateur.

La poussière.

Les flocons de neige dehors sont comme de la poussière.

 

Peut-être que je pourrais les aspirer?

 

Du haut de ma chaise, au troisième étage,

je peux tout aspirer, tout avaler.

 

Je reste là

 

Debout sur ma chaise

 

Rien ne peut m’arriver.

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